ET SI NOUS ALLIONS A …SARTENE
UN JOUR,UNE VILLE,UN VILLAGE
Sartène était au Moyen Âge au centre de la piève qui regroupait onze villages dans la région. Guglielmo di Cinarca, seigneur della Rocca, fit construire au XIIIème siècle dans les environs le château de Castel Novo, qui deviendra un important centre féodal. Au XIVème siècle, les génois y établirent une partie de leur administration et en même temps de se servir du village comme un poste défensif, ce qui a donné à la ville son architecture actuelle. La villa actuelle est fondée après le démantèlement des différentes seigneuries. Sartène résistera ainsi aux divers assauts lancés contre elle.
Elle sera en 1736 la résidence de l’éphémère roi Théodore et, en 1763, la cunsulta des délégués corses consacrera le triomphe de Pasquale Paoli. Sartène, par la suite, connaîtra des rivalités politiques qui déchireront les familles. Ces événements serviront de cadre à Mérimée pour sa nouvelle Colomba. Le personnage qui a inspiré la nouvelle a réellement existé et était mêlé à une violente vendetta dans le village de Fozzano en 1833. Colomba Carabelli mourut à l’âge avancé de 96 ans dans le village d’Olmeto, près de Propriano.
Par la suite, de nombreux travaux seront lancés afin de sortir la ville de son enclavement. Elle connaît une apogée à la fin du XIXème siècle. Sartène devient le chef-lieu de l’arrondissement et se développe avec l’économie rurale. Les changements démographiques viennent avec l’entre deux guerres, qui renouvelle les populations. Aujourd’hui, Sartène, sous-préfecture de Corse du Sud, est un pôle économique important. Longtemps centrée sur l’agriculture et la production viticole, elle s’ouvre aujourd’hui au tourisme tout en prenant soin de préserver son cadre exceptionnel.
La ville est principalement connue pour la procession nocturne du Catenacciu, chaque vendredi saint, qui illustre la montée au calvaire. Le grand pénitent vêtu de rouge, toujours anonyme, porte une lourde croix et traîne une chaîne de 14 kilos. Il est aidé par le pénitent blanc, représentant Simon de Cyrène et entouré par les membres de la confrérie. Cette tradition médiévale, jadis fréquente dans le sud de l’Europe, n’est pratiquée aujourd’hui qu’à Sartène, ainsi que dans quelques villages de Corse et dans certaines villes d’Espagne.