SISCO
Au cœur d’un territoire cap corsin résolument tourné vers la mer, la commune de Sisco fait figure d’exception en ce sens que sa vocation, à travers les siècles, a surtout été agropastorale.
Il n’est qu’à consulter le fameux « Plan Terrier » établi au XVIIIe siècle pour le vérifier à travers les 700 hectares de terres cultivables auxquels fait référence le précieux document.
Contrairement à toutes les autres communautés de la microrégion, Sisco a donc, durant toute son existence, enfanté davantage de futurs agriculteurs que de… futurs marins !
Une spécificité que ce village doit aux deux richesses dont dame nature l’a dotée : une terre rocailleuse mais fertile et de l’eau en abondance, pour que tout ce qui s’y plante pousse à volonté… à l’exception des espèces végétales supportant mal le vent. Ce qui n’est pas le cas de l’oignon qui a, par contre, besoin d’une irrigation importante confinant à l’inondation des terres.
Pas étonnant dès lors que cette plante potagère soit devenue une grande spécialité de cette commune qui, jusqu’au début des années 60, en a produit jusqu’à 500 tonnes ! Unique en Corse. Tout comme l’a été, en son temps, l’exceptionnelle productivité de ses élevages bovins capables, par le biais de deux coopératives, d’approvisionner toute la région bastiaise en lait cru. Jusqu’à plus de 1 500 litres par jour !
Sisco s’est illustré aussi par le travail du fer et, plus encore, par la fabrication de draps et de dentelles dont parlent déjà, en 1771, les rédacteurs du Plan Terrier.
Un passé qui n’est pas évoqué ici pour le seul plaisir de faire vibrer la corde nostalgique des Siscais mais parce que la relance de l’activité agricole, en cette verte vallée, est une réalité qui ravit les « anciens ». Qu’il s’agisse d’élevage ou de culture de l’oignon, plusieurs démarches et projets dont sont porteurs de jeunes couples, témoignent ainsi d’une volonté affirmée de faire renouer Sisco avec sa grande tradition agropastorale. Un développement économique que d’autres s’emploient bien évidemment à favoriser sur le terrain d’une activité touristique qui tend par ailleurs à s’intensifier et surtout se diversifier, afin que la commune en vienne à exploiter l’intégralité de ses potentialités. Des richesses dont le partage doit conduire les Siscais d’aujourd’hui à méditer sur l’organisation qui avait été mise en place par leurs ancêtres pour un usage équitable et intelligent de l’eau. Quand bien même n’en auraient-ils jamais manqué, la ressource était trop précieuse pour que l’on n’instaure pas des règles qui contribuent à sa sauvegarde.
Il en va de même des atouts dont cette commune dispose, en ce début de XXIe siècle, pour s’installer plus confortablement dans la prospérité. Fut-elle marquée du sceau de la marginalité.
Marine de Sisco
Sisco est idéalement situé entre terre, mer, ville et village comprend une marine avec sa plage où de nombreuses activités sont proposées telles que la plongée, sortie en kayak, paddle… et dispose également de commerce de proximité.
A Découvrir …
La villa Saint-Pierre. Cette « maison d’Américain » a été bâtie (du moins pour ce qui concerne sa façade) suivant les plans de l’opéra Bolivar de Caracas, conformément au souhait de Pierre Battistini, un enfant du village ayant fait fortune au Venezuela (dans les mines d’or) au XIXe siècle.
Le très typique hameau de Teghie dont la particularité tient à l’uniformité des maisons qui le composent, toutes coiffées d’un toit d’ardoises de schiste.
La chapelle romane (XIe siècle) San Michèle bâtie, face à la mer, sur un éperon rocheux d’où le panorama est magnifique.
Un certain nombre de bâtisses remarquables dont une demi-douzaine de tours rondes (dont celle de Balla) ou carrées (dont celle de Munacaghja) restaurées à l’identique.
L’église San Martinu qui contient des reliques ramenées, au XIIIe siècle, du Moyen-Orient et classées au patrimoine national. Un véritable trésor, composé d’ossements de saints, dont certains sont enfermés dans de petits coffres remontant aux templiers*.
Le manoir Sainte-Catherine (patronne de la commune) et son couvent, dont l’histoire fut très tumultueuse. Le site abrite aujourd’hui une table et des maisons d’hôtes très prisées.
Enfin, et comme sur l’ensemble du territoire cap corsin, d’impressionnants tombeaux, témoignages ostentatoires de réussite sociale.