LA CORSE ET SES DÉCHETS
C’est dans le silence que s’évacuent nos déchets vers la France continentale.Moins on en dit mieux c’est.
À en croire les services du syndicat de valorisation des déchets de Corse (Syvadec), la note est faramineuse : elle s’élève au total à quelque 7.5 millions d’euros d’argent public débloqués pour faire face à l’urgence.
Les raisons de ces surcoûts ? Ils s’expliquent par les opérations de mise en balles. la réorganisation des circuits de transports, l’aménagement et la sécurisation d’une quinzaine de sites de stockage provisoire pour accueillir quelque 21 000 tonnes de déchets restées en souffrance à cause du blocage de Vighjaneddu…
PIOMBU
Le 30 avril dernier, lors d’une session de l’Assemblée de Corse, l’exécutif territorial a annoncé que la Collectivité participerait au financement de cette opération d’export.Le président Gilles Simeoni a indiqué que la région financerait le transport vers le continent. soit un montant d’environ 2,9 millions d’euros. qui devrait être puisé dans les reliquats de la dotation de continuité territoriale.Le surcoût relatif à l’incinération reste à la charge du Syvadec, pour un total évalué à quelque 800 000 euros.
Une situation paroxystique qui a littéralement fait exploser les coûts en matière d’ordures ménagères.D’ordinaire, hors période de crise, le transport et le traitement des déchets en Corse sont évalués à environ 137 euros la tonne, hors frais de collecte, qui incombent aux intercommunalités.Avec cette énième crise, le coût à la tonne a presque triplé, avoisinant les 360 euros pour le long périple de ces ordures ménagères mises en balles, stockées sur des sites provisoires et finalement acheminées vers le continent. Soit une augmentation de 160%.« Sur la note totale de cette crise. il restera à la charge des intercommunalités la somme de 4.6 millions d’euros, par l’intermédiaire des cotisations qu’elles devront verser au Syvadec «, précise Catherine Luciani. C’est dire si cette situation fera nécessairement peser une charge lourde sur les communautés de communes, et par conséquent sur les administrés.C’est dire si cette situation fera nécessairement peser une charge lourde sur les communautés de communes, et par conséquent sur les administrés.Un service d’ordinaire déjà 70 % plus cher.Les contribuables insulaires ne sont d’ailleurs pas au bout de leurs peines. La douleur de cette crise vient s’ajouter à des coûts de gestion des déchets particulièrement élevés en Corse.Un rapport de l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), en date de 2017, fait en effet état d’un service déjà 70 % plus cher que la moyenne nationale. en raison des coûts de collecte. En cause : le document pointe la typologie spécifique du territoire, qui induit une faible densité et des distances importantes eu égard notamment à l’éloignement géographique de certaines communes.De l’aveu même des services de l’Ademe, cette spécificité insulaire rend d’ailleurs « compliquée » l’atteinte des ratios nationaux en matière de gestion des déchets, bien que le traitement pèse d’ordinaire, en Corse. pour moins de 30 % dans le coût global, contre près de 50 % pour la moyenne nationale.Quoi qu’il en soit, la facture ne semble pas près de baisser. Tandis que le compteur continue de tourner et que les différents projets de traitement des déchets dans l’île s’éternisent, la Corse n’aura bientôt plus de capacité de stockage : les deux centres insulaires de traitement des ordures ménagères, à Vighjaneddu et Prunelli di Fium’Orbu, arrivent à saturation d’ici 2022.
Reste a conclure: PIÚ CHE MAI, BACCALA PER CORSICA