LE DÉSERT AVANCE
L’été s’éteint doucement ; les fenêtres et les portes des maisons se ferment en Castagniccia et ailleurs .
Vaches, cochons et chèvres se réjouissent enfin de ce retour au calme et au silence. Fini de ses touristes de leurs photos, de leurs « Selfies ». Au delà de la dérision nous assistons impuissants a la fin d’une société dans tous ses aspects.Langue,culture,traditions ne seront bientôt qu’un lointain souvenir de ce qui fut…
La Castagniccia après avoir connu des périodes d’intense vie rurale et culturelle, est condamnée à la mort lente ? Les faits semblent irréfutables : le dépeuplement a fait de cette région un véritable désert où la démographie est désormais insuffisante pour assurer la survie de villages qui ne sont animés que par le retour des enfants du pays à chaque période de vacances de plus en plus courtes.
Comme d’autres régions, la Corse est confrontée à l’économie moderne ; les zones rurales les plus défavorisées, comme la Castagniccia, ne résistent pas à l’ouverture vers l’extérieur.
Quelques espoirs de survie existent : la promotion de l’élevage, l’artisanat rural et le tourisme vert et culturel, mais rien ne semble possible sans la volonté des habitants, sans le cadre d’un plan de rénovation de la Corse intérieure. A l’ancienne autarcie, il ne paraît guère sérieux de rechercher d’hypothétiques solutions autonomes qui ne tiendraient pas compte que les hommes et les débouchés sont ailleurs. Les années s’écoulent, et cela s’amplifie, et sans doute jusqu’au point de non-retour.
GV