L’OCHJU, «LE MAUVAIS ŒIL » 1
Ces croyances sont présentes sur tout le pourtour Méditerranéen.
Le mauvais œil est désigné par plusieurs noms : « mal d’ochju » dans le Cap, « ghiustrata » en Balagna, « ochjacciu » dans le Niolo, « mazzulata » dans la Cirnaca, « acciacatura » dans le sud, et un peu partout « innuchjatura ».
Ce mal qu’on qualifie d’indéfinissable et qui atteint surtout les enfants, se caractérise par un état de forte migraine, de nausées, une lassitude inhabituelle. Ces symptômes ressemblent assez à une crise de foie, on dit d’ailleurs que « l’ochju porta nantu à u fegatu ». « L’ochju » est la manifestation d’une influence néfaste provenant d’un regard humain, où l’œil joue le rôle d’instrument de propagation d’une force, d’un fluide, dont les effets sont néfastes pour celui qui les subit. Ce fluide malfaisant provient la plupart du temps d’une admiration envieuse, d’une jalousie très forte. Il peut être transmis sans le vouloir et sans le savoir. On peut également être atteint par « l’imbuscada » qui est un mauvais sort jeté par les esprits hostiles des morts, lorsque l’on passe le gué d’une rivière à midi ou, lorsque à la tombée de la nuit on passe devant un cimetière ou une fontaine. C’est en effet là que se tiennent les esprits. Ils peuvent manifester leur hostilité à l’égard des vivants qui omettent d’accomplir ou qui accomplissent mal leurs obligations envers eux.
Un seul remède s’impose : il faut recourir à une « mammina » ou « incantatora » ou « signatora ».
L’intervention de la « signatora » ou « signatoru » (il n’y a pas de différence de sexe) sera toujours bénévole. Selon les régions de Corse, le rituel peut varier mais les grandes lignes sont identiques. Roccu Multedo dans sa conférence en 1975 à l’Adecec nous donne une idée assez complète des différents rituels.
Dans le Sud, « a signatora » lorsqu’il s’agit de « l’incantesimu di i donni in partu » (l’exorcisme des femmes en couches) s’appelle « tinidora ». Elle utilise divers ingrédients : grains de blé, encens pris à l’église, morceaux de bruyère, du fil, du sel, le sceau de Salomon, la fumée, le plomb fondu jeté dans l’eau, des gouttes d’huile jetées également dans l’eau, ou encore des morceaux de charbon ardent.
A Sisco, dans le Cap, on pratique encore « l’orazione » en jetant des grains de blé dans une assiette d’eau. Le dianogstic du mauvais œil dépend des bulles qui se forment. Il est question dans une prière magique d’une colombe qui tient dans une de ses pattes une tasse remplie de blé.
A Salice (sud) on signe l’œil avec des fils de sept couleurs qui pourraient représenter les jours de la semaine sainte.
A Ghisoni, pour les douleurs et les rhumatismes on verse du sel dans une assiette contenant de l’huile, on chauffe le tout et après avoir fait le signe de croix « la signatora » frotte le membre endolori avec les doigts trempés dans l’huile en disant une incantation.
Mais la matière magique la plus répandue lors des exorcismes est sans contexte L’HUILE. L’arbre qui la produit est réputé pour sa force. L’huile est très tôt associée aux pratiques de purifications. Celui qui est oint est consacré par Dieu. L’huile tient un rôle considérable dans la bible, puisque le nom « Christ » correspond à la traduction grecque « oint du seigneur ». Elle est versée sur le défunt et lors du baptême, elle participe à la naissance et à la mort. Versée sur l’eau, elle a pour objet de rendre visible l’invisible, de fixer les esprits fuyants dans l’eau. Les pêcheurs corses en jettent pour calmer la mer et y voir les poissons. Le poisson est l’œil de la mer, il est d’ailleurs pour cette raison considéré comme un animal protecteur.
La « signatora » va verser de l’huile sur l’eau pour que son œil voie les profondeurs.
Bonjour,
J’ai Reçu la Prière à l’âge de 26 ans par une « signatora » qui m’avait choisi, alors qu’elle avait un fils très gentil mais à qui elle ne passa pas le secret, un soir de Noël, elle m’appris la Prière et le Rite.
Je ne me souviens plus de la Prière (il s’agissait d’un saint et d’un bateau pour ce qui m’en souvient).
Je ne sais pas comment faire pour retrouver ma Prière ?
Olivier