U PAESE DI CIAMANNACCE
PAESI DI CORSICA
NOUS ENTAMONS CE JOUR NOTRE TOURNÉE ESTIVALE DES VILLES ET VILLAGES DE CORSE
Ciamannacce est un village groupé à flanc de coteau. Il possède une belle architecture homogène de maisons de granit aux toits de tuiles. On trouve plus loin les ruines de tours antiques sur les sommets environnants, ainsi que des fouloirs à raisins.
Le village est un lieu d’histoire. Au début du XVIème siècle, ses habitants, ralliés à Rinuccio della Rocca, se rebellèrent contre Gênes : ils furent totalement massacrés par le capitaine génois Niccolo Doria. Ciamannacce est également la patrie d’Orsaltone Renucci, capitaine célèbre dans toute l’île qui épousa la sœur de Sampiero Corso et commanda l’une des quatre compagnies que celui-ci avait créées pour lutter contre Gênes. Il fut tué en 1564 au siège du château d’Istria. Son fils Delfino fut l’un des fidèles compagnons d’Alphonse d’Ornano.
L’Eglise paroissiale néo-romane, avec son clocher à lanternon en façade, date de 1930. Cependant on peut y trouver un tabernacle datant de la Renaissance italienne, ainsi que des peintures à fresques des XVIème et XVIIème siècles représentant la Vierge à l’Enfant. La Vierge porte un voile, sauf le 8 septembre où il est enlevé après la messe, lors de la cérémonie de la scupritura. On dévoile également la Vierge de l’église quand on a une demande particulière à lui faire. Cette tradition vient de la fin du Moyen-Âge, lorsque la Vierge est apparue dans l’église à une villageoise. Le mur ancien portant cette fresque a été englobé dans la construction de la nouvelle église. L’église contient aussi un Christ en bois peint rappelant l’art byzantin. Elle fut le théâtre d’affrontements en 1760, après qu’un villageois eut déshonoré la femme d’un bandit. Or le curé du village était le frère du bandit, et ordonna à l’assistance de tuer l’offenseur et les siens. La messe se transforma en fusillade, les survivants s’enfuirent et la famille du bandit s’enferma dans l’église. Le curé était en même temps sorcier, et changea sa famille en moutons pour qu’ils puissent s’échapper en toute sécurité. Malheureusement, la population connaissait les pouvoirs de son curé, et profita de l’occasion pour massacrer le troupeau.
En 1984, Cosimo aménageait sa propriété située au lieu-dit U Castaldu, en bordure du Taravu, sur la commune de Ciamannacce, entre U Ponti di u Pinu et U Ponti di u Vergaghju (Castaldu pouvant être une appellation locale de Castellu). Il ôtait les pierres et blocs de granit et les déposait en bordure du fleuve. Il retournait ce bloc à moitié enfoui, découvrant ainsi qu’il était sculpté. Il s’agissait des restes de la première et seule statue-menhir armée à corps de femme, à être découverte en Corse. La dite statue-menhir se trouve toujours sur le lieu de sa découverte.
L’église Santa Lucia était l’église paroissiale du village avant l’église de l’Annonciation. C’était l’église mère de toutes les communautés alentour (cf /Abbé Buresi). Des travaux de restauration relatifs à une source miraculeuse aux abords de l’église Santa Lucia vont être réalisés afin de retrouver et restaurer la source qui a été enfouie avec le temps. Cette source attirait un grand nombre de visiteurs et voyageurs autrefois, les personnes venaient se soigner et notamment les yeux, pour celles qui avaient des problèmes de vue. A noter également, que la commune limitrophe Bastelica partage avec Ciamannacce la montagne du Val d’Ese où se trouve la station de ski. La piste Cupperchiata, longue de 510 m permet aux skieurs de rejoindre Ciamannacce lorsqu’elle est ouverte. Ca n’est pas une nouveauté, autrefois les bergers faisaient paître leur troupeaux en passant régulièrement des pâturages de Bastelica à ceux de Ciamannacce.