Les marchés de Noël : tradition ou marketing ?
par MENHIR · Publié · Mis à jour
Depuis quelques années, les marchés en période de fêtes de Noël sont de plus en plus présents dans la tradition de nos villes. Mais savez-vous d’où cela nous vient ?
Il faut pour cela aller au-delà des frontières françaises, jusqu’à Vienne en Autriche, où chaque année se tient un marché de Noël traditionnel chrétien. En place durant la période de l’avent, il a eu lieu pour la première fois au XIIIe siècle et est le plus ancien du territoire germanique. Par la suite, cette tradition s’étendit à l’Allemagne, et traversera le Rhin pour s’introduire en Alsace. Ces marchés de Noël, initialement dédiés à Saint Nicolas, sont alors devenus une tradition dans l’attente du réveillon du 24 décembre.
Et cette pratique est finalement arrivée jusqu’à notre île, où depuis quelques décennies de plus en plus de communes ont sauté sur l’occasion commerciale que représente cette manifestation. Offrant une promenade au milieu des illuminations et des cabanons de toutes sortes, parmi les senteurs de vin chaud, de spécialités et friandises, c’est l’occasion de découvrir des produits “authentiques”. Alors chaque ville et association de commerçants mettent le paquet sur les animations et attractions proposées, notamment avec des groupes insulaires, pour un marché de Noël 100% corse. Grands et petits artisans se réunissent, les producteurs et métiers de bouche viennent faire découvrir ou redécouvrir des saveurs de chez nous.
Et pourtant… le commercial prend de plus en plus le pas sur l’esprit de Noël et le “nustrale”. La féérie des grands marchés traditionnels et la mise en valeur des lieux ne sont pas toujours au rendez-vous. Oui oui, on parle bien de ces grands chapiteaux bâchés où les adjectifs chaleureux et magique n’ont pas vraiment leur place. On retiendra alors surtout l’image des piliers de comptoir qui ne s'embarrassent pas de tant de fantaisie, tant que l’alcool est là.
Des produits que l’on connaît depuis des générations et que l’on nous ferait passer pour de la haute gastronomie. Vous y repenserez quand l’envie d’un “simple” sandwich au figatellu vous prendra ! Sans compter le prix qu’il vous en coûtera. Si tant est que sa provenance soit vérifiée. La vraie fabrication artisanale est parfois difficile à prouver.
Des professionnels pas si professionnels que ça, qui ne connaissent pas nécessairement leurs produits et forcent à l’achat. Des stands qui se ressemblent et s’assemblent.
Et les décorations de Noël que vous penserez acheter faites à la main ? Car pour une fois vous vous serez dit “Marre d’acheter des produits faits en Chine !” et que valoriser le local c’est mieux… Alors entre des prix à faire pâlir, des origines et une qualité douteuses et un temps de crise d’autant plus présent… il y a de quoi décourager les amateurs du genre.
Si quelqu’un retrouve la féerie et l’esprit de Noël qu’il fasse un signe !