PAYSAGE DE RÊVE OTA-PORTO
Ota est un petit village de montagne, à mi-chemin entre Porto et Evisa, appartenant à l’ancienne piève de Sevinfuori au cœur des Deux-Sevi. Perché à 300 m d’altitude, il ajoute à la marine de Porto (faisant partie de la commune d’Ota) un air montagnard, à l’entrée même des Gorges de la Spelunca. Le site du village est surplombé par le Capo d’Ota, qui culmine à 1220 mètres et dont la forme évoque une sorte de tête. Le lieu était craint autrefois, et on dit que le rocher serait en équilibre précaire. Les légendes racontent que les villageois avaient autrefois pour coutume de lier le rocher avec des cordes, ou encore qu’ils auraient fait appel à des moines pour maintenir le roc en équilibre avec des liens bénis. Quoi qu’il en soit, il semblerait que cette coutume ait été efficace, puisque le Capo d’Ota ne s’est jamais effondré.
Anciennement, Ota formait un important territoire au Moyen-Âge, dont l’histoire est fortement corrélée à celle de la famille seigneuriale Da Leca. On y retrouve d’ailleurs les ruines de l’un des principaux châteaux à l’ouest du village, ayant appartenu à Paolo de Leca. Des vestiges attestent aussi de la présence d’une forteresse, celle des Rocche di Sia, au sommet d’un piton rocheux surplombant Porto. À cette période, un conflit éclata avec le peuple génois, et suite à une violente répression, la piève fut dévastée. Ce n’est qu’à partir du début du XVIe siècle, que le village fut reconstruit. C’est notamment son passé médiéval qui lui confère aujourd’hui son architecture traditionnelle, propre à beaucoup de villages corses ayant connu la suprématie génoise.
Le petit village de montagne est la patrie du bandit Serafino, le « Roi de la Balagne ». Par amour, il enleva la sœur du curé du village, mais un bandit rival se lança à sa poursuite. Serafino laissa sa femme et ses enfants en lieu sûr, et entreprit de se venger du bandit Massoni, l’accusant à sa place et le faisant tomber dans des embuscades. Serafino mourut trahi par l’un de ses hommes alors qu’il se cachait dans le maquis.