Propriano
Prupria
A l’origine, naturellement abrité par le rocher de Scogliu Longo, Propriano était connu des romains, de nombreuses monnaies, vestiges d'habitations ou sépultures mises au jour, laissent à penser que cette bourgade antique pourrait être Pauca, positionnée sur la carte de Ptolémée au Ile siècle de notre ère. De récentes fouilles ont mis à jour, à Propriano, un ensemble d'églises et une nécropole antique. Ceci témoigne les origines encore méconnues de la Corse chrétienne. Au début du XVIe siècle, cette modeste escale (dépendante de la Piève de Fozzano), vide d'habitations et d'habitants pour cause d'insécurité barbaresque, accueillait les navires bonifaciens ou ajacciens venus charger le blé, l'orge et l'huile de la plaine di A Varia (aujourd'hui nommé Tavaria). Propriano fut ensuite conquise conquis par Pise au Xème siècle. C’est sur la plage de Propriano que fut capturé Giudice della Cinarca. D’un âge avancé, il fut livré aux Génois par son fils, Guglielmo. Pendant l’occupation génoise, le lieu accueillit un hôte prestigieux, puisque c’est là que Sampiero débarqua en 1564. Malheureusement, comme beaucoup de villages côtiers, le port sera victime des multiples raids barbaresques, et quasiment détruit au XVIIIème siècle. Propriano, obtient le 28 juin 1860, par la grâce de Napoléon III, sa séparation d'avec Fozzano et son autonomie. Avec le désenclavement de la région, due à la construction de la route reliant Ajaccio à Bonifacio au XIXème siècle, Propriano va rapidement devenir un carrefour. Elle joue également un grand rôle en tant que façade maritime de Sartène, et son port sert de débouché pour les productions agricoles de la région du Grand Valinco. En effet, au XIXème siècle, Propriano se dote d’infrastructures, et son port est bien relié à celui de Marseille. La ville se développe peu à peu, voit sa population augmenter, et devient un centre touristique important dans les années 1960. En effet, sa population passe d’environ 150 habitants au XIXème siècle à plus de 3200 aujourd’hui, et dépasse les 20000 habitants en période estivale. Propriano, vit principalement de ce secteur aujourd’hui, et a su se doter de structures d’accueil tout en préservant son environnement.
Les côtes, dans le golfe du Valinco, furent longtemps craintes, rappelant une époque de pillages et de destructions. Au XIXème siècle, en 1860, la ville se plaça sous la protection de Saint Erasme sur l’initiative des pêcheurs. La statue du saint arriva à Propriano en 1872. Depuis, tous les étés, elle est portée en procession jusqu’au port, où les bateaux sont décorés de fleurs pour l’occasion. On place ensuite la statue sur un des bateaux, et la mer est bénie. Pour terminer la cérémonie, on jette les fleurs dans la mer, pour rendre hommage aux marins disparus.
Les confréries, très actives à Propriano, organisent aussi des processions pour le vendredi saint. Comme à Sartène et à Bisinchi, le pénitent rouge porte la croix et est suivi par les pénitents noirs et la foule. Cette tradition est très liée aux rites funéraires pratiqués autrefois en ville, très solennels et suivis par toute la population. Tombés dans l’oubli, ils commencent à être redécouverts et pratiqués de nouveau.
Face au golfe du Valinco rattaché à Propriano, le hameau de Tivolaggio garde encore quelques traces d’occupation ancienne, comme quelques vieilles maisons et un moulin, et sa petite église. Plus loin, on peut voir les ruines de l’abbaye Santa Maria di Tavaria, qui fut détruite lors des raids barbaresques du XVIème siècle.